Pratiquant la moto depuis quelque mois, j’ai décidé de partager ma jeune expérience au travers d’une série d’articles.

Durant des années, j’ai regardé passer les motos rêveur, sans jamais oser franchir le pas, la principale raison étant la circulation au Maroc où les deux roues sont plus souvent considérés comme des parasites que comme des acteurs avec lesquels cohabiter sur la voie publique. Finalement, je me suis décidé à rejoindre la communauté des deux roues. Les automobilistes ayant plus de respect pour les motos de grosse cylindrée que pour les mobylettes, scooters et autres deux roues sans permis, la première étape était d’obtenir le permis A.

L’examen du permis A au Maroc fonctionne de la même manière que le permis B, il est divisé en deux parties, théorique et pratique. La partie théorique est un examen pour vérifier la connaissance du code de la route ainsi que de la moto. L’épreuve est informatisé et comporte 40 questions communes avec les permis B à laquelle s’ajoute 6 questions sur l’utilisation de la moto. Pour réussir l’examen, il faut répondre correctement à au moins 36 questions, ce qui nous laisse le droit à 10 erreurs comme pour l’examen théorique du permis B. C’est un examen à choix multiple (QCM) que l’on passe sur un écran tactile avec une assistance auditive qui énonce la question et les réponses possibles à chaque étape.

L’épreuve du code est considéré pour la majorité comme la partie la plus difficile de l’examen. Pour moi, c’était l’étape la plus simple car cela faisait près de quinze ans que je n’avais conduit une moto.

L’épreuve pratique n’est très complexe en soi. Il s’agit, au guidon d’une 250 cm3 (généralement une Honda CBX 250 Twister) au premier rapport, de slalomer entre 5 plots qui sont relativement éloignés, puis d’enchainer par des figures de 8 jusqu’à ce que l’examinateur juge la figure maitrisé et nous donne le départ pour faire une accélération en ligne droite où l’on passe le second rapport enfin on fait demi-tour pour retourner vers l’examinateur pour lui remettre notre pièce d’identité.

Je me suis donc mis à la recherche d’une moto-école en insistant sur le fait que la pratique était ma priorité, maitrisant le code. Je suis allé à mon ancienne auto-école pour avoir des recommandations. Ils m’ont indiqué trois prestataires. Le premier était vraiment glauque, mais le moins cher, proposant un forfait à 1800 dhs. Le second, l’auto-école Mouikat, était le plus cher avec un forfait à 2400 dhs, mais ne payait pas vraiment de mine. Le troisième, l’auto-école Savoie, avait un prix intermédiaire à 2200 dhs, et l’établissement paraissait le plus propre et le mieux équipé, avec un gestionnaire à l’air digne de confiance. La raison m’a donc poussé à choisir l’auto-école Savoie même si les créneaux pour la pratique de la conduite était un peu contraignant, les mardis et vendredi à 15h.

C’est là que les choses se sont compliqués. Le temps pour obtenir un créneau pour l’examen pour le permis A étant d’environ 90 jours, et la fin de l’année 2014 approchant, le gestionnaire m’a pressé pour que je m’inscrive, prétextant un possible changement de régime pour l’examen du permis en 2015. Je me suis alors inscrit rapidement, croyant à la bonne foi du gestionnaire qui voulait en réalité verrouiller un client supplémentaire. La première séance est annulée sous prétexte qu’il a plu le matin et que la route risque d’être glissante. On m’a même rassuré en me disant que l’examen du permis est reporté lorsqu’il pleut (ce qui n’est jamais le cas). On me dit alors que je rattraperai ma première séance lors de la seconde, ce qui n’a pas été le cas. La troisième est à nouveau annulé pour cause de pluie. Je réalise la quatrième, puis la cinquième et la sixième séance sont annulés car le moniteur est malade. Je commence à menacer de quitter l’école et l’on me trouve un moniteur qui m’assure les deux séances suivantes, mais sans rattraper celles qui ont été perdues. On me promet alors de me mettre un moniteur à disposition aux horaires qu’il me plait, puis la semaine suivante, rien n’est respecté.

Je décide alors de contacter l’auto-école Mouikat pour savoir s’il pouvait m’assurer une formation pratique. J’ai trouvé un accord avec eux pour finir ma pratique chez eux pour un montant de 1000 dhs, sachant qu’il me restait deux semaines pour passer l’examen. J’essaie de trouver un arrangement avec l’auto-école Savoie qui me promettent alors de me rembourser 50% des frais engagés. Je suis soulagé, je peux effectuer la pratique aux horaires qui me conviennent, les jours que je veux, autant de fois qu’il me plait par semaine chez Mouikat. La formation à la pratique va même au delà de l’examen en soi. Malheureusement, je suis coincé avec Savoie pour l’examen car le dossier au service des mines est en leur nom. L’auto-école Savoie repousse continuellement le remboursement jusqu’à la date de mon examen.

Mon permis en poche, je retourne chez eux, et là changement de discours, il n’y a pas de raison de me rembourser car j’ai eu mon permis. Je tiens donc à vous mettre en garde contre cette école gérée par des escrocs. Le propriétaire et le gestionnaire ne cessent de se renvoyer les responsabilités et n’ont aucun respect pour leurs clients.

En dehors du fait d’être tombés sur des escrocs, je trouve la formation et l’examen pour le permis A un peu léger. Il n’y a aucune préparation à des situations dangereuses (freinage d’urgence, évitement d’obstacle,…) sachant que ce sont les principales causes de chute à moto ; il n’y aucune réelle sensibilisation quant à la sécurité du motard et son équipement (hormis une question de l’examen qui souligne l’utilité des gants pour se protéger les mains en cas de chute). Mon prochain article sera donc dédié à l’équipement du motard.